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Produits structurés : outil de diversification pour une allocation sur mesure

Les produits structurés sont souvent considérés trop complexes voire risqués. Pourtant, au-delà d’une technicité apparente, ils assurent une visibilité simple et lisible de ce qu’ils devront délivrer à échéance.

 Les produits structurés associent deux composantes : premièrement, une partie destinée à protéger le capital investi ; deuxièmement, une partie dont l’objectif est la recherche de rendement liée à la performance d’un actif défini comme le sous-jacent. Ces produits peuvent prendre la forme d’un titre de créance ou d’un fonds à formule. « Le sous-jacent peut être tout actif liquide coté qui s’échange sur un marché, précise Diana Chikova, directrice partenariat Banques Populaires. Si,dans la majorité des casle sous-jacent est adossé aux actions, il offre en réalité un nombre illimité de solutions qui peuvent être modulables en fonction du profil de l’investisseur et de ses attentes en matière de rendement et de risque. » Outil de diversification pour construire une allocation sur mesure, un produit structuré présente, en outre, plusieurs avantages. « Contrairement aux placements habituels, il a une obligation de résultat puisqu’il doit se tenir à la formule de rémunération décrite dans la documentation qui l’accompagne, explique Pierre Clémence, chef de produits réseaux chez Natixis Investment Managers International. Durée, formule de performance, nature du sous-jacent… c’est un contrat dans lequel tout est défini à l’avance, offrant ainsi la promesse de ce qui sera versé à échéance en fonction de l’évolution du sous-jacent. » De fait, l’investisseur bénéficie d’une visibilité sans pareille sur l’échéance de son placement – de un à dix ans – sur laquelle il s’engage. Il en connaît ainsi à l’avance le rendement potentiel… mais aussi le risque éventuel d’une perte en capital. « Il est possible d’opter pour une protection importante de son investissement mais la rémunération sera d’autant plus faible, détaille Diana Chikova. En général, deux formules sont retenues par nos clients : soit celle garantissant 90 % du capital à échéance, soit celle d’une garantie conditionnelle plus risquée mais potentiellement plus rémunératrice. »


En dépit de cette technicité, les produits structurés s’adressent à tous types d’investisseurs : ceux qualifiés de « professionnels » aguerris, mais également les particuliers pour lesquels les conditions de commercialisation ont été renforcées. « Décriés par le passé, les produits structurés font désormais l’objet d’une réglementation très stricte et encadrée, explique Diana Chikova. L’objectif est de délivrer une information pertinente et concise afin que l’investisseur appréhende au mieux les risques encourus. » Au-delà, et avant de remplir le bulletin de souscription, les experts se doivent aussi d’être attentifs à d’autres paramètres comme le niveau des taux d’intérêt, la volatilité du sous-jacent et, lorsque l’instrument est sous un format « titre de créance », le risque de crédit de l’émetteur – dont la faillite se solderait par une perte pouvant représenter la totalité du capital engagé. Enfin, « les instruments structurés ayant vocation à être détenus sur la durée totale de leur formule, il est conseillé d’y allouer au maximum environ 20 % de son portefeuille », préconise Pierre Clémence. En tenant compte de ces recommandations, les produits structurés s’avèrent être un outil particulièrement utile pour diversifier son allocation, notamment dans les périodes de turbulences. Dans un contexte de fortes incertitudes comme celui ouvert par la crise sanitaire, le regain de volatilité tend en effet à brouiller les anticipations de marché et altérer l’évolution de l’ensemble des classes d’actifs. Un environnement qui dicte alors, selon l’adage consacré, de « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ».