Bien acheter son véhicule électrique

La voiture électrique a le vent en poupe et l’offre est de plus en plus diversifiée. Vous êtes décidé à opter pour un véhicule électrique, pour réduire votre empreinte carbone, mais êtes un peu perdu. Faut-il louer ou acheter ? De quelle autonomie ai-je besoin ? Où vais-je recharger ma voiture ? Autant de questions importantes à se poser avant de se lancer. Notre guide pour y voir plus clair.

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Quels sont vos besoins d’autonomie ?

Avant de se lancer dans l’acquisition d’une voiture électrique, il est important de s’interroger sur ses besoins en matière de mobilité (usage quotidien ou non, nombre de kilomètres parcourus, taille…) pour choisir le véhicule le plus adapté. Cela vous permettra de déterminer l’autonomie dont vous avez besoin, tout en veillant à différencier autonomie réelle et autonomie affichée par les constructeurs. Des tests sont effectués selon des critères particuliers qui ne reflètent pas la conduite réelle (sans climatisation, à une température comprise entre 20 et 30°C…). Vous pouvez donc retrancher environ 20% d’autonomie par rapport au chiffre annoncé. En hiver, la batterie sera davantage sollicitée en raison des phares ou du chauffage. Ce critère est crucial car contrairement à un véhicule thermique, la recharge ne s’effectue pas en quelques minutes (comptez entre 30 min et plusieurs heures de recharge selon la borne et le type de prise). Aujourd’hui les véhicules disposent d’une autonomie comprise entre 150 et 600 km, selon le type de véhicule. En fonction de la distance que vous parcourez chaque jour, vous aurez besoin de recharger soit tous les jours, soit tous les 2-3 jours. Si vous utilisez peu votre véhicule (une vingtaine de kilomètres dans la journée), vous pouvez la recharger une ou deux fois par semaine maximum. Pour des plus longs trajets quotidiens (à partir de 50 km/jour), prévoyez de la charger tous les soirs en rentrant chez vous pour qu’elle soit prête le lendemain.

Quel type de recharge électrique ?

Il est important également de réfléchir à la façon dont vous allez recharger votre véhicule, notamment si vous vivez en zone rurale.  A votre domicile ? Avec quel type de prise ? Les copropriétés sont loin d’en être toutes équipées. Il faut des autorisations parfois longues à obtenir. Sur une borne publique ou au travail ? Vous pouvez consulter le réseau de bornes de recharge disponible sur votre secteur sur des sites comme chargemap.fr et vous renseigner auprès de votre employeur. De nombreuses villes installent des bornes, tout comme les supermarchés, les hôtels ou les bâtiments publics. Concernant le réseau de bornes publiques, vous avez en général le choix entre payer avec votre carte de crédit ou utiliser une carte d’abonnement mensuel (vous êtes ensuite facturé du montant de la recharge). Dans les supermarchés, une simple carte de fidélité vous suffira pour vous brancher gratuitement le temps de vos courses. Vous pouvez également opter pour l’installation d’une borne de recharge à domicile. Pratique et rapide mais avec un coût non négligeable : les tarifs varient entre 1 000 et 2000 euros selon les installateurs, matériels compris. Vous pouvez toutefois bénéficier d’un crédit d’impôt pour cette installation (jusqu’à 75% de la facture dans la limite de 300 euros par foyer). Le programme Advenir permet également d’obtenir une aide à l’installation d’une borne électrique pour les logements collectifs (cumulable avec le crédit d’impôt). Il faut savoir que 90 % des utilisateurs de véhicule électrique rechargent à domicile, le coût de la recharge étant moins élevé que sur une borne extérieure (0,170 € le kWh en heure creuse au Tarif Bleu EDF, en septembre 2022, contre en moyenne 0,50 €  le kWh sur une borne). Attention, si votre employeur vous propose de recharger gratuitement votre véhicule au travail, cette recharge est considérée par l’URSSAF comme un avantage en nature (mais égal à 0 euro jusqu’au 31 décembre 2022).

Véhicule électrique : achat, location LOA ou location LLD ?

Une fois vos besoins déterminés, vous pouvez réfléchir, selon votre budget à acheter ou à louer votre future voiture. Il faut bien distinguer trois modes de financement possibles : l’achat intégral (vous êtes propriétaire du véhicule), la Location avec Option d’Achat (LOA) qui vous permet d’acheter le véhicule au bout de la période de location, et la Location Longue Durée (LLD) qui vous propose simplement de louer le véhicule.

L’achat intégral présente quelques avantages (vous pouvez conserver le véhicule plus longtemps et l’amortir sur la durée) mais il nécessite de mobiliser des fonds propres (un apport personnel) ou de recourir à un crédit bancaire, contrairement à la location. A l’achat, vous ferez néanmoins une économie certaine sur votre budget entretien, un véhicule électrique s’usant moins dans le temps qu’un véhicule thermique, son entretien est quasi nul : pas de pièces d’usure, pas de vidange ou de fluides à changer, pas de courroie usée… ce qui permet aux véhicules électriques de mieux résister dans le temps. Ainsi, certaines voitures électriques, en fonction de l’état de leur batterie (qui peut être changée), perdent moins de valeur dans le temps comparées aux véhicules thermiques. L’argument de la revente ne doit donc pas être un frein pour l’achat intégral. On estime qu’en moyenne l’entretien coûte 25 % de moins sur un véhicule électrique que sur un véhicule thermique (après les premières années, environ 800 euros/an pour l’électrique contre plus de 1 000 euros/an pour une thermique). C’est clairement le remplacement de la batterie qui fait augmenter cette moyenne. Selon les modèles, le coût d’une batterie neuve peut être de 8 000 à 20 000 euros.

Si la location longue durée, ou LLD, permet au conducteur de bénéficier d’un véhicule toujours récent et de ne pas se soucier de la revente, son principal intérêt réside davantage dans le mode de financement par rapport à l’achat intégral. Dans la mesure où l’entretien du véhicule reste peu onéreux et que les véhicules électriques demeurent fiables et performants plus longtemps, l’achat reste une bonne option pour peu que l’on puisse le financer.

Vous effectuerez donc finalement plutôt votre choix en fonction de vos possibilités financières.

Hybride, hybride rechargeable, 100% électrique : quelle différence ?

Un véhicule 100 % électrique (ou BEV) dispose d’une batterie électrique et a absolument besoin d’être rechargé pour rouler. Il n’émet pas de CO2 et ne produit aucune nuisance sonore. La voiture hybride rechargeable (ou PHEV) dispose à la fois d’une batterie rechargeable (sur une borne ou prise domestique) et d’un moteur thermique. Rechargée, elle dispose d’une autonomie de 20 à 60 km uniquement en électrique. Enfin, un véhicule hybride (HEV ou MHEV selon les modèles) dispose à la fois d’un moteur thermique et d’une batterie de faible capacité, cette dernière n’étant rechargeable que par le moteur thermique (vous ne pouvez pas la brancher). Elle n’est pas réellement conçue pour rouler en électrique (quelques kms d’autonomie seulement et à faible allure).

Faut-il acheter neuf ou d’occasion ?

Peut-être envisagez-vous d’acheter d’occasion plutôt que neuf ? Que vous passiez par un particulier ou par un professionnel, soyez vigilants sur la batterie, point sensible des véhicules électriques. Si vous pouvez vérifier l’état de charge du véhicule à l’achat, seule une visite dans un garage agréé de la marque vous permettra de connaître précisément l’état de la batterie. L’avantage de passer par un professionnel agréé reste la garantie et l’assurance que le véhicule a été révisé correctement avant la revente. Pour un achat auprès d’un particulier, vérifiez bien le contrôle technique (obligatoire) avant de vous décider.

Si vous préférez acheter neuf, de nombreuses aides sont à votre disposition pour faire baisser le prix initial, notamment le bonus écologique de 6 000 euros et la prime à la conversion de 2 500 euros sur votre ancien véhicule thermique. Cette prime, versée par l’Etat jusqu’au 1er janvier 2023, peut s’ajouter au bonus écologique pour un véhicule acheté ou loué à partir du 28 avril 2022. Elle nécessite de remplir certaines conditions (domiciliation, revenu fiscal, date d’achat…). A cela peut s’ajouter une surprime allant jusqu’à 1 000 euros, si vous habitez en Zone à Faible Émission mobilité (ZFE) interdisant la circulation des véhicules polluants, et que votre collectivité territoriale vous a versé une aide pour acheter ou louer un véhicule propre.

En contrepartie du coût initial plus élevé à l’achat, vous ferez des économies certaines sur le carburant et sur l’assurance, cette dernière étant moins élevée pour les voitures électriques.

Ainsi la plupart des assureurs proposent des contrats avantageux, avec les mêmes garanties, les conducteurs en électrique ayant tendance à être plus prudents. Depuis le 1er janvier 2021, les contrats sur les véhicules électriques sont en outre exonérés de la Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA), et ce jusqu’au 31 décembre 2023. Assurer votre voiture électrique vous coûtera donc moins cher. Certaines assurances vous proposent aussi des réductions supplémentaires, renseignez-vous sur ce point. C’est le cas du groupe BPCE Assurances, dont fait partie la Banque Populaire Val de France. Il propose une remise de 10% sur les nouvelles souscriptions d’assurances auto pour les véhicules électriques et hybrides éligibles.

Le saviez-vous ?

Trottinettes électriques, monoroues, gyropodes… Depuis le 25 octobre 2019, le code de la route reconnaît les Engins de Déplacement Personnel Motorisés (EDPM) comme une nouvelle catégorie de véhicules et en définit le statut. Il fixe notamment leurs caractéristiques techniques, les règles de circulation et de stationnement et précise les sanctions en cas de non-respect de ces règles. De plus, ils sont considérés comme des véhicules terrestres à moteur par le Code des assurances. L’assurance est donc obligatoire pour les propriétaires.

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