Sauvetage en mer : l’engagement quotidien des bénévoles de la SNSM

Les Sauveteurs en Mer de la SNSM sauvent chaque année près de 14 000 personnes grâce à l’engagement de ses 9 000 bénévoles qui interviennent tout au long de l’année pour secourir des vies en mer et sur le littoral. Parmi ces bénévoles, Gwénaël Menoret, habitant de Plurien (Côtes-d’Armor), s’implique activement auprès de la station d’Erquy. Témoignage.

Depuis combien de temps êtes-vous bénévole à la SNSM et quel est votre ressenti sur cet engagement ?

Je suis bénévole à la station SNSM d’Erquy depuis huit ans désormais. Plusieurs raisons m’ont motivé à intégrer l’association, notamment le fait d’être issu d’une famille de marins-pêcheurs, et aussi parce que je souhaitais m’investir dans une mission qui a du sens et qui me permette d’aider les autres. J’étais plongeur à Erquy, et je connaissais bien les sauveteurs bénévoles en place. Comme ils recrutaient de nouveaux bénévoles, j’ai décidé de me lancer !

L’engagement bénévole est extrêmement enrichissant. Bien qu’il demande parfois beaucoup de dévouement, nous oublions souvent de souligner combien nous recevons en retour, que ce soit de la part de nos coéquipiers ou des personnes secourues. Le retour humain est fort et riche sur le plan personnel.

Quelles sont vos principales missions en tant que bénévole à la SNSM ?

À la SNSM d’Erquy, j’ai deux missions distinctes qui me permettent de m’investir pleinement et de faire preuve de polyvalence. D’une part, j’assume une fonction administrative en contribuant au bon fonctionnement de l’association comme trésorier. D’autre part, j’interviens sur le terrain en tant qu’équipier embarqué, avec des rôles variés : patron de vedette ou de semi-rigide, et nageur de bord. Je suis également engagé au niveau national, en tant que formateur pour les nageurs de bord.

Les sauveteurs nageurs de bord, équipés de combinaisons néoprène et de palmes, sont capables de se projeter et de nager vers un bateau ou un rocher pour secourir une personne isolée. Leur rôle est d’effectuer un premier repérage ou de directement secourir la personne en détresse lorsqu’une vedette ne peut pas atteindre la zone.

Comment évolue la fréquentation des plages et comment vous organisez-vous pour y faire face ?

La station d’Erquy est une station permanente, disponible 7 jours sur 7, 365 jours par an. Tout au long de l’année, nous intervenons auprès des marins pêcheurs, en particulier pour assurer leur sécurité lors de la pêche à la coquille Saint-Jacques. Parallèlement, nous aidons les plaisanciers et les utilisateurs d’engins de plage tels que les planches à voile, paddles, kite-surfs et windsurfs etc.

Durant l’été, nous assistons surtout ce dernier groupe, souvent attiré par ces activités aquatiques mais peu familiarisé avec le milieu marin et ses dangers, notamment en cas de changement rapide des conditions en mer.

Une partie essentielle de notre mission consiste aussi à sensibiliser les associations locales qui louent ce matériel, afin qu’elles informent leurs clients des risques liés à la mer et des précautions à prendre.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?

Je pense spontanément à une intervention impliquant deux jeunes filles belges en vacances. Elles avaient loué des kayaks de plage pour une petite sortie en mer. Après plusieurs heures sans nouvelles, leurs parents ont signalé leur inquiétude, et des recherches ont été déclenchées. Il y avait beaucoup de vent et une houle assez importante à 200-300 mètres de la plage. Nous avons donc mobilisé nos deux moyens, le semi-rigide SNS 644 et la vedette SNS 201, et la gendarmerie a également été engagée avec son hélicoptère présent sur la côte durant la période estivale.

Nous avons retrouvé une première jeune fille au bout de vingt minutes, près de son kayak chaviré. La solidarité maritime a ensuite joué un rôle crucial : l’école de kite surf d’Erquy a déployé ses ressources pour nous aider, et nous avons localisé la deuxième jeune fille au bout de 45 minutes. Les deux étaient en hypothermie, mais sans gravité. C’est le genre d’intervention qui est très engageante et qui se termine bien, car notre objectif premier est de sauver des vies humaines, c’est ce qui nous anime.

Crédit photos : SNSM