Selon l’étude de BPCE L’Observatoire, 39 % des aidants ont entendu parler de la possibilité de rémunérer un proche aidant s’il opte pour un statut de salarié, une possibilité que 77 % d’entre eux jugent intéressante !
Dans l’esprit des Français, être aidant reste très majoritairement associé à un engagement bénévole. La question de la rémunération des proches aidants est longtemps restée taboue, l’aide étant perçue comme un engagement « naturel », « désintéressé »… et donc « gratuit ».
Or, sur ce point, les mentalités évoluent, signe d’une prise de conscience de l’impact que peut avoir l’aide sur la vie professionnelle – et donc l’équilibre économique – des aidants.
D’après BPCE L’Observatoire, 8 % des aidants actifs ont dû arrêter leur activité professionnelle et 18 % réduire leur temps de travail, ce qui signifie une baisse de revenu parfois conséquente, sans compter les aidants qui restent en emploi pour ne pas avoir à subir une baisse de revenu, mais au prix de leur épuisement.
Les possibilités de rémunération des proches aidants sont multiples. L’aidant peut être rémunéré comme aide à domicile par l’aidé, qui devient son employeur, notamment dans le cadre du chèque emploi service universel (Cesu). Sous certaines conditions, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou la prestation de compensation du handicap (PCH) peuvent être mobilisées pour rémunérer ou dédommager les aidants familiaux, complétées depuis fin 2020 par l’allocation journalière du proche aidant (AJPA) pour des périodes d’arrêt d’activité ponctuelles. Autant de dispositifs qui trouvent un écho favorable auprès des Français : plus de trois quarts d’entre eux, aidants ou non, trouvent intéressant de pouvoir salarier un proche aidant, même si cette possibilité pourrait être davantage connue puisque seuls 39% des aidants en ont entendu parler (21% des non-aidants).

Il ne faut pas, par ailleurs, oublier que plus de la moitié des dépenses liées à la dépendance seraient prises en charge directement par les personnes concernées et leurs proches aidants. C’est ce qu’ont répondu les Français interrogés dans le cadre de l’étude « Le temps des aidants » de BPCE L’Observatoire.
Comment se répartissent les coûts liés à la dépendance entre les différents acteurs ? D’après les répondants, sur 100 euros dépensés, environ 40 euros sont couverts par la solidarité collective, 50 euros par les personnes dépendantes elles-mêmes et leurs proches aidants, et 10 euros par d’autres acteurs, tels que les mutuelles ou les associations. Le poids de la protection sociale, s’il est important, n’est pas donc perçu comme prépondérant.
Cette vision des répondants traduit très certainement une sous-estimation de l’ampleur de la dépense publique, dont les modalités restent complexes et en partie invisibles, qu’il s’agisse des soins couverts par l’assurance-maladie, des aides sociales, des exonérations fiscales, ou du soutien public au secteur médico-social. Mais elle témoigne d’une prise de conscience, par les Français, que le financement de leur dépendance ou de celle de leurs proches leur incombera en grande partie. Une perception solidement ancrée, qui contribue à favoriser l’épargne face aux incertitudes de l’avenir.

Source : BPCE L’Observatoire – Le temps des aidants (avril 2021)