Miléna Surreau : une ascension fulgurante jusqu’aux Jeux Olympiques
Après une année de qualification intense, Miléna Surreau décroche sa qualification pour les Jeux Paralympiques de Paris. Une première victoire pour la jeune sportive qui s’est lancée dans la pratique du para-badminton il y a moins de trois ans.
Miléna est une sportive dans l’âme. Dès son plus jeune âge, elle pratique différentes disciplines sportives, notamment le tennis à haut niveau (en valide). Diagnostiquée autiste Asperger, elle apprend plus tard souffrir d’une maladie neurologique rare qui engendre des troubles musculaires. Elle découvre alors qu’elle peut pratiquer le para-badminton. En seulement trois ans, elle se distingue par sa rapide progression dans ce sport, jusqu’à rêver des Jeux Paralympiques.

Le chemin vers la qualification paralympique
La route vers Paris 2024 a été jalonnée de défis pour Miléna. « Nos qualifications en para-badminton ont commencé en mars 2023 et se sont étendues jusqu’en mars 2024. Durant cette période, nous avons eu une quinzaine de compétitions à travers le monde, incluant les championnats d’Europe et les championnats du monde », explique-t-elle. L’objectif de ce parcours de sélection : remporter le plus de points pour se classer parmi les six premières joueuses mondiales.
Malgré une compétition acharnée, elle s’est distinguée en obtenant de très bons résultats. « J’ai fait une bonne qualification, mais je termine malheureusement 7e dans le classement mondial, ce qui n’était pas suffisant pour être qualifiée ». Elle vient tout de même compléter l’effectif de parabadistes en étant sélectionnée en mai par la commission bipartite qui avait mis en place un système de repêchage pour quatorze sportifs.
De cette année de compétition, Miléna retient le positif et aborde ces Jeux Paralympiques avec une motivation intacte. « Je retiens vraiment la constante progression que j’ai eu tout au long de la qualification. Il faut rappeler que la saison 2023 était ma toute première saison complète sur le circuit international, puisque j’ai commencé le para-badminton en 2022. J’ai donc construit mon expérience tout au long de la qualification, jusqu’à remporter cette médaille d’argent aux championnats d’Europe, arriver en quart de finale aux championnats du monde et finalement terminer première Française du circuit de qualification. »
Le podium comme objectif
Miléna est consciente des défis qui l’attendent à Paris. « Je ne connais pas encore toutes les joueuses sélectionnées dans mon tableau, mais, globalement, c’est vraiment le gratin mondial du para-badminton. Pour le moment, sur les neufs joueuses qualifiées connues, je n’en ai battu qu’une seule ! Le niveau est donc exceptionnel et cela promet une compétition vraiment incroyable avec beaucoup de combat. » Le challenge est de taille mais cela n’entame en rien sa détermination. Au contraire, elle voit dans cette compétition une occasion unique de se mesurer aux meilleures et de poursuivre sa progression.
« C’est déjà un accomplissement incroyable pour moi de m’être qualifiée, car je suis toute nouvelle dans la discipline et sur le circuit international », confie-t-elle. Compétitrice dans l’âme et réputée pour son mental d’acier, Elle compte bien se surpasser pour réussir à battre ses adversaires. « Je ne vais pas à Paris pour faire de la figuration. Avec une préparation optimale et en continuant sur ma lancée, je pense qu’une médaille de bronze est possible à atteindre. »
Le quotidien d’un para-sportif vers une qualification aux Jeux
Voyager autour du monde pour participer à des compétitions sportives nécessite un système de financement bien solide. « Le Pôle Sportif BPGO a vraiment été un tremplin incroyable pour moi. Financer une qualification coûte énormément, et sans ce soutien, cela aurait été plus difficile. Cela m’a aussi apporté une visibilité médiatique et parmi les autres sportifs du pôle, des événements auxquels on participe qui sont très enrichissants ».
Ancienne musicienne et autrice-compositrice, Miléna jongle aujourd’hui entre sa carrière de para-athlète de haut niveau et son métier de paludière dans les marais salants de Guérande. Les difficultés financières représentent un obstacle majeur pour de nombreux athlètes, en particulier les para-athlètes. Elle aborde ces défis dans son podcast Journal d’une (presque) paralympienne, où elle partage les réalités de la vie d’un sportif de haut niveau. Au fil des épisodes, elle parle des défis, des sacrifices et des obstacles supplémentaires liés au handicap. De quoi dévoiler l’envers du décor et se mettre dans la peau d’une championne en devenir.
Crédits Photo : Ulysse Debove