Slow tourisme : l’hôtellerie de plein air se réinvente dans le Grand Ouest

L’hôtellerie de plein air occupe une large place dans l’offre touristique française, sur le littoral comme dans les zones rurales. Si ce modèle de tourisme reste populaire, il s’est considérablement transformé ces dernières années. Lumière sur deux établissements de notre territoire aux approches différentes, mais avec une même volonté d’offrir une expérience de qualité et de s’inscrire dans un tourisme durable.

Avec plus de 8 000 établissements et près de 141 millions de nuitées enregistrées en 2023, la France constitue le premier parc de campings en Europe et le deuxième au niveau mondial, derrière les États-Unis. Le Grand Ouest concentre à lui seul près d’un quart des campings français grâce à son patrimoine naturel, son attractivité touristique et sa façade maritime. 

Montée en gamme, diversification des hébergements, exigences environnementales, évolution des attentes des vacanciers : le secteur fait face à de nouveaux défis, mais aussi à de nombreuses opportunités.

Entre simplicité et recherche de confort

À Sainte-Suzanne, en Mayenne, Elfie Chevré et son conjoint ont fait le choix de reprendre un camping pour offrir du glamping minimaliste. « Nous voulions revenir à quelque chose de plus simple : créer un lieu à taille humaine, sans salariés mais en famille, et proposer un retour à la nature et au camping en toile de tente », explique-t-elle. Tentes lodges, tipis et cabanes bivouac, emplacements pour toile de tente, caravane ou camping-car composent une offre variée mais sans mobil-homes ni animation intrusive, pensée pour les amateurs de calme et de vie au grand air.

Dans un registre différent, le camping Château de Lez-Eaux, situé dans la Manche, poursuit une logique de confort et de diversification. Créé en 1960 sur une propriété familiale, cet établissement indépendant, classé 5 étoiles et membre du réseau Les Castels, propose à la fois des emplacements traditionnels et des hébergements plus haut de gamme tels que des mobil-homes avec spa privatif, des cabanes dans les arbres ou des hébergements tout équipés.

Ces deux exemples illustrent une tendance marquante du secteur : « le slow tourisme est devenu une réalité qui conduit les acteurs, petits ou grands, à adapter leur offre. Ce qui compte au final, c’est l’expérience vécue par le client, qui recherche aujourd’hui simplicité, respect de l’environnement et qualité de vie. C’est un vrai marché d’avenir », souligne Denis Ollo, animateur commercial de la filière Hébergement de plein air à Banque Populaire Grand Ouest.

Des campings engagés pour un tourisme durable

De plus en plus d’hébergement de plein air s’engagent dans une démarche durable pour limiter leur impact sur l’environnement. Cette transition répond aussi aux attentes croissantes des vacanciers, en quête de séjours plus responsables et respectueux de la nature.

Au camping Château de Lez-Eaux, labellisé Clef Vert, plusieurs mesures ont été prises pour limiter l’empreinte écologique du site. « Nous nous efforçons de réduire notre consommation d’eau et d’être vigilants sur les gaspillages inutiles : nous avons par exemple récemment refait une piscine car elle datait de 1979 et avait des fuites », explique la gérante. Des pompes à chaleur chauffent l’eau des espaces aquatiques et des panneaux solaires chauffent l’eau d’un sanitaire, tandis qu’un système de récupération d’eau de pluie permet d’arroser les plantations. Le désherbage est effectué manuellement, certaines zones sont tondues de façon raisonnée pour favoriser la pollinisation, et l’épicerie met en avant un maximum de produits locaux. « Nous avons également fait le choix de ne plus vendre de bouteilles d’eau en plastique. À la place, nous proposons une fontaine à eau, avec de l’eau filtrée plate et gazeuse », ajoute-t-elle.

Au Glamping de Sainte-Suzanne, la démarche est volontairement sobre. « C’est un site très vert, très arboré, où nous laissons la nature vivre. Ce n’est pas un camping nickel : les herbes poussent à leur gré. Nous n’utilisons aucun produit, et nous faisons les choses à la main », indique Elfie Chevré. Pas de suréquipement : les hébergements ne sont pas chauffés, les allées sont éclairées à l’énergie solaire, les sanitaires sont équipés de chasses d’eau à tirette pour limiter la consommation. Sur place, le coin restauration propose des pizzas artisanales et des glaces locales : « Tout est 100 % mayennais afin de privilégier les circuits courts », ajoute-t-elle. 

Une activité en constante évolution

Pour Denis Ollo, animateur commercial de la filière Hébergement de plein air à Banque Populaire Grand Ouest, l’hôtellerie de plein air vit depuis une dizaine d’années une véritable transformation. « Nous voyons cohabiter des structures très capitalisées avec des modèles familiaux. Les attentes des clients évoluent vite, et les petits exploitants doivent se différencier et se professionnaliser, tout en gardant leur identité. »

Un constat que partagent les deux gérantes. « Nous devons constamment nous adapter :  les demandes changent vite, alors nous investissons régulièrement pour rester à la hauteur », résume la responsable du camping Château de Lez-Eaux. « Les vacanciers veulent à la fois se reconnecter, profiter de la nature, mais aussi retrouver leurs habitudes, rester connectés, accéder à des services. C’est un équilibre à trouver. ».

Elfie Chevré souligne également l’importance d’autres défis, comme la météo, qui peut avoir un impact direct sur l’activité. Pour faire face au quotidien, les équipes ont appris à faire preuve de réactivité et de polyvalence. « On passe d’une tâche à l’autre sans réfléchir, il faut être capables de s’adapter vite et de bien communiquer, c’est essentiel pour que ça fonctionne ».

Des relations de proximité adaptés aux besoins des campings

Depuis plus de 30 ans, Banque Populaire Grand Ouest affirme son engagement auprès des professionnels de l’hôtellerie de plein air en proposant un accompagnement personnalisé, adapté aux réalités du terrain et aux besoins spécifiques des acteurs locaux. « Notre approche dépasse le simple financement. Nous souhaitons être un interlocuteur de confiance, présent sur le long terme, pour conseiller et accompagner chaque établissement dans ses projets et sa gestion au quotidien », explique Denis Ollo.

Elfie Chevré, du Glamping Sainte-Suzanne, témoigne de l’importance de ce suivi : « L’agence d’Evron et Denis Ollo nous ont apporté un accompagnement concret, avec des conseils réguliers qui nous ont permis de mieux appréhender les particularités du métier et d’être rassurés sur les chiffres. »

Le camping Château de Lez-Eaux bénéficie aussi de cette relation de confiance : « Banque Populaire nous accompagne depuis longtemps. Notre conseillère locale, Solène Carnet, est toujours disponible et attentive, ce qui facilite la gestion de nos projets. C’est important pour nous de pouvoir avancer sereinement : cette confiance que nous avons en la banque est un sentiment que nous transmettons aussi à nos équipes, et qui finit également par avoir un impact positif sur nos clients. »