Honoré Durand, coutelier dans… lame
Qui dit Laguiole dit couteau, et qui dit couteau de Laguiole dit Honoré Durand, Maître Artisan qui a su élever la fabrication de cet objet emblématique au rang d’art. Rencontre avec ce sociétaire passionné et passionnant, au savoir-faire… aiguisé.
Un père photographe, qui plus est originaire du Gard : bref, rien qui prédisposait Honoré Durand à vivre au milieu des manches et des lames. Mais quand la famille pose ses valises à Laguiole, la relation devient plus naturelle…. « J’ai intégré l’entreprise à la fin des années 90. Elle était détenue depuis 1987 par mon père qui avait répondu la volonté municipale de redynamiser le village en remettant ses coutelleries au gout du jour. A cette époque, l’activité se résumait à un magasin en centre-ville avec en tout et pour tout un coutelier et un vendeur. Puis, avec la notoriété de la famille Bras dans le domaine de la restauration et l’essor du tourisme vert, le village de Laguiole a connu un regain d’attractivité. Nous avons donc pu déménager dans un local plus spacieux avec cette fois 10 couteliers et 2 vendeuses.
Et devant le succès de notre activité, nous nous sommes agrandis au début des années 2000 avec notre bâtiment actuel qui regroupe tout l’univers de la coutellerie : boutique, bureaux, ateliers de fabrication, amphithéâtre de conférence, musée de la coutellerie… et même une forge pour la fabrication de nos lames ! ». Et à l’image des ateliers de souffleurs de verre, cette forge connait un attrait touristique et même télévisuel qui ne se dément pas. La fréquentation ? les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec plus de 120 000 visiteurs par an, la coutellerie d’Honoré Durand trône à la deuxième place des entreprises françaises les plus visitées dans le secteur de l’artisanat et des métiers d’art, loin devant des places aussi réputées que la Monnaie de Paris ou la Cité Internationale de la tapisserie d’Aubusson.
Savoir-faire et attachement au terroir
Mais pour maintenir l’activité de la trentaine de salariés, la concurrence est rude, d’autant que l’appellation souffre d’un handicap. « Le mot Laguiole n’a jamais été déposé, ce qui fait que de nombreuses contrefaçons pullulent ». Un seul remède contre le mal : la preuve par l’authenticité pour rassurer le consommateur. « Tous nos couteaux sont vendus avec un certificat qui garantit la provenance et l’excellence de la fabrication. Et pour rajouter à cette transparence, nous organisons des visites guidées de nos ateliers pour suivre toutes les étapes de fabrication, depuis la livraison de la matière première jusqu’au lustrage du produit fini ».
Une obsession de l’authenticité et de la transparence qui pousse même Honoré Durand à militer pour la création d’une Indication Géographique pour certifier la provenance et le savoir-faire de ses produits, sans oublier la création d’un CAP coutellerie à Laguiole. « Une sacrée performance pour un village de 1200 habitants ! Et je ne suis pas peu fier d’employer des jeunes de ce CAP dans mon entreprise pour perpétuer le savoir-faire et leur mettre le pied à l’étrier » tient-il à préciser. Mais Honoré Durand avoue un autre motif de fierté : avoir embarqué son fils dans la saga familiale pour développer la gamme.
« Le Relais des Océans », le rêve éveillé
Le 7 juin dernier, la Flamme Olympique a embarqué à bord du Maxi Banque Populaire XI direction les Antilles pour Le Relais des Océans. Et avant leur départ, les membres de l’équipage ont pris dans leurs bagages des produits mettant à l’honneur le savoir-faire de clients des Banques Populaires. « Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai appris que j’allais représenter la Banque Populaire Occitane au titre des « fournisseurs » de la traversée. Je suis alors parti dans la fabrication de couteaux personnalisés que j’ai eu l’honneur de remettre en main propre aux équipiers à Brest.
L’athlète Marie-José Pérec, la médecin Marine Lorphelin, l’acteur et dramaturge Alexis Michalik, le chef cuisinier Hugo Roellinger pour ne citer qu’eux : qui m’aurait dit qu’un jour j’aurais côtoyé cette brochette de célébrités ! A cette occasion, j’ai ressenti toute la passion de la Bretagne autour de la voile, incarnée ce jour-là par les skippers Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse autour d’une foule innombrable : voilà un périple que je ne suis pas près d’oublier ».
Une tranche de vie marquée… au couteau.
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