Hausse des taux : quels impacts ?
Épargne réglementée, fonds en euros… Jean-François Robin, Directeur de la recherche de Natixis Corporate & Investment Banking, explique comment elle agit sur le rendement de ces produits.
Face à une inflation élevée et persistante – 10,6 % en octobre sur un an en zone euro selon Eurostat -, la Banque centrale européenne (BCE) a de nouveau augmenté son taux directeur de 0,75 % désormais à 2 %. L’objectif est d’enrayer la hausse des prix pour éviter un scénario de faible croissance inflationniste comme dans les années 1970. « La BCE normalise sa politique monétaire plus rapidement que prévu et devrait continuer afin de ramener l’inflation vers sa cible de 2 % », indique Jean-François Robin qui observe « qu’elle le fait de manière contra-cyclique puisqu’elle resserre les conditions financières alors que la croissance économique en zone euro ralentit ». La Commission européenne acte même une récession d’ici la fin de l’année à cause des prix élevés de l’énergie et des produits alimentaires, liés à la guerre en Ukraine.
Une aubaine pour l’épargne réglementée
La hausse des taux de la BCE n’est pas sans effets sur le rendement de certains produits d’épargne. Au premier rang desquels les livrets d’épargne réglementée comme le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). « La formule du calcul du taux de ces livrets a amené les autorités à augmenter leur rémunération », explique Jean-François Robin. Celle-ci a doublé passant de 1 % en février 2022 à 2 % en août 2022 et pourrait même encore augmenter. Le taux reste bien inférieur à l’inflation, mais « celle-ci devrait reculer dès 2023, réduisant l’écart face au niveau du Livret A ou du LDDS revalorisé », estime Jean-François Robin. Les particuliers disposant de liquidités pourraient ainsi y transférer une partie de leur épargne en fonction de leurs horizons de placements.
De leur côté, les livrets bancaires fiscalisés profitent aussi de cette augmentation. Ils peuvent donc constituer une solution en cas de plafond de versements atteint sur les Livret A ou LDDS, et pour y placer ses liquidités.
Enfin, le Plan d’épargne Logement (PEL) pourrait retrouver un attrait. En effet, depuis 2016 son taux était plafonné à 1 % brut.
Fonds en euros : retour à meilleure fortune
Alors que le rendement des fonds en euros n’a cessé de s’éroder ces dernières années, la forte remontée des taux à long terme, concomitante à celle des taux directeurs et de l’inflation, pourrait rebattre les cartes et permettre dans la durée d’obtenir une hausse progressive.
Il existe d’ores et déjà de nombreuses solutions alternatives et complémentaires permettant de répondre à un horizon moyen / long terme au sein des contrats d’assurance vie. A titre d’exemple, pour n’en citer qu’un, la possibilité de souscrire à une émission obligataire en unités de comptes.
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