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Inflation : quel comportement adopter ?

L’environnement économique et géopolitique incertain peut dérouter les épargnants. Jean-Baptiste Lacour, Marché Gestion Privée à BPCE, rappelle certaines règles à observer dans un tel contexte.

Considérée dans un premier temps comme un phénomène transitoire lié à la forte reprise économique post-Covid et aux goulets d’étranglement des chaînes de production, l’inflation est appelée à demeurer un sujet de long terme et ne disparaîtra pas spontanément. Au contraire, elle accélère sous l’effet de la hausse des prix alimentaires et de l’énergie, conséquences directes et indirectes de la guerre en Ukraine. Pour preuve, les chiffres du mois d’août sur un an : taux d’inflation de 9,1 % en zone euro – dont 5,9 % en France – et 8,3 % aux États-Unis. De manière concomitante, les taux à long terme ont aussi remonté de manière significative. En réaction, les banques centrales ont changé de ton sur fond de normalisation précipitée des politiques monétaires, opérant un vrai changement de paradigme en la matière. Aujourd’hui, le taux directeur de la Réserve fédérale est compris entre 2,25 % et 2,50 %. Quant à la Banque centrale européenne, elle a relevé en juillet son taux directeur de 0 % à 0,50 %, puis de 0,75 % en septembre à 1,25 %. L’enjeu est de contrôler l’inflation galopante en évitant de tomber en récession économique.

Ces incertitudes économiques, mais aussi géopolitiques, expliquent la volatilité observée sur les marchés financiers ces derniers mois. « Un environnement qui a de quoi désorienter les investisseurs et entamer leur sérénité, indique Jean-Baptiste Lacour. Il convient alors, dans de tels moments, de vous rapprocher de votre conseiller en gestion de patrimoine pour faire le point sur votre stratégie patrimoniale en matière d’investissement avant d’envisager quoi que ce soit. » Mais également d’adopter de bonnes pratiques qui permettront de parer aux turbulences et éviteront les arbitrages et prises de décision hâtives, souvent le résultat de biais comportementaux émotionnels. La plus fondamentale, et essentielle, est de construire une allocation d’actifs diversifiée pour « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » et avoir une répartition du risque équilibrée au sein du portefeuille. De même, la stratégie patrimoniale mise en place avec votre conseiller en gestion de patrimoine est à moyen-long terme. « Il ne faut donc pas céder à la pression suscitée par l’évolution des marchés financiers, conseille Jean-Baptiste Lacour. Il est important de faire preuve de calme pour maintenir le cap, et non pas de changer d’objectif à chaque mouvement baissier ou haussier, ce qui pourrait avoir des conséquences sur votre stratégie et pénaliser le potentiel de votre performance. » En optant, par exemple, pour la gestion sous mandat, vous confiez justement votre portefeuille à des professionnels de la gestion d’actifs rompus aux différentes situations de marché.

D’expérience, les périodes de crise laissent place à des phases de reprise. Par conséquent, lorsque la situation se normalisera et que la visibilité sera meilleure, « il pourra alors être opportun de reconsidérer avec votre conseiller en gestion de patrimoine votre allocation sur telles ou telles classes d’actifs, suggère Jean-Baptiste Lacour, en renforçant certaines positions ou en saisissant des opportunités sur des actifs décotés mais aux fondamentaux solides. »

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