Le capital-investissement poursuit sa démocratisation
Diversification, performance sur le long terme, moindre volatilité, financement de l’économie réelle : le private equity présente d’indéniables atouts qui en font une classe d’actifs attractive, y compris pour les particuliers.
Le capital-investissement – ou private equity – consiste à entrer au capital d’entreprises privées non cotées en Bourse, en France et à l’international. Il vise à financer leur développement, créer de la richesse et des emplois, tout en contribuant à l’essor et au renouvellement du tissu économique des territoires. « Ce placement, par nature illiquide, présente l’avantage d’être en partie décorrélé des fluctuations des marchés financiers cotés et génère souvent des rendements annuels significatifs, qui se construisent dans le temps », indique François Parmentier, Directeur Général d’Adaxtra Capital. Toutefois, un risque de perte en capital pour l’investisseur peut intervenir au terme de son investissement.
Plusieurs façons d’investir en private equity
En dépit d’un ticket d’entrée élevé, le capital-investissement constitue aujourd’hui une alternative intéressante, recherchée par les clients privés dans un contexte de baisse des taux d’intérêt des banques centrales. Investir en private equity peut s’effectuer de différentes façons : soit en investissant directement dans une PME – un placement « concret », mais aussi risqué dans un environnement très concurrentiel – soit au travers d’un fonds de private equity. Les investisseurs bénéficient alors de l’expertise d’un gérant, d’un risque mutualisé et d’une allocation diversifiée en termes de secteurs d’activité, de tailles de capitalisations et de zones géographiques (France, Europe et États-Unis). Troisième option : investir dans un fonds de fonds, c’est-à-dire prendre des parts dans un fonds investi lui-même dans des fonds de capital-investissement. « Cette stratégie permet de se familiariser avec la classe d’actifs en accédant de façon diversifiée à plusieurs gérants difficiles d’accès et à des centaines de sociétés, sur des secteurs et des géographies différents », souligne François Parmentier.
Le développement du private equity a donné lieu à une spécialisation des gérants, dont les stratégies diffèrent selon qu’ils investissent dans des fonds primaires(1) ou secondaires. Les premiers investissent dans des sociétés à un stade de développement avancé : ainsi, le capital-innovation ou capital-risque finance des start-up innovantes ayant un potentiel prometteur, tandis que le capital-développement accompagne des PME en développement cherchant à financer leur croissance. Le capital-transmission s’opère, pour sa part, à l’occasion d’un changement de la structure actionnariale d’une entreprise. Les fonds secondaires, eux, rachètent des parts de fonds primaires, apportant ainsi une autre forme de liquidité.
Une performance sur le long terme
Comparé aux autres classes d’actifs, le private equity surperforme sur le long terme. Mesurée sur un horizon de 10 ans (début 2014-fin 2023), sa performance nette globale est de 13,3 % en moyenne par an, contre 10,7 % pour le CAC 40 et 4,7% pour l’immobilier(2)(3). Cette performance reflète les atouts de l’investissement dans le non-coté : la capacité des sociétés de gestion à valoriser les entreprises, la moindre volatilité de cette classe d’actifs compte tenu de sa valorisation trimestrielle, une durée d’investissement de 10 ans en moyenne (avec des premières distributions potentielles à partir de la 5ème année).
L’intérêt croissant des particuliers
Autant de qualités qui séduisent au-delà des institutionnels. Ainsi, les particuliers sont 69 % à avoir une bonne image de cette classe d’actifs et 30 % sont prêts à y investir(4). Au 1er semestre 2024, 2 milliards d’euros ont été levés auprès de ces derniers et des family offices, en direct ou via l’assurance vie en unités de compte, soit 21 % des capitaux levés en France sur cette période(5). « Depuis novembre 2019, la loi Pacte permet par exemple aux épargnants d’investir une partie de l’épargne de leur assurance vie dans des parts de fonds professionnels de capital-investissement (FPCI), explique François Parmentier. De sorte que les investisseurs avertis ou ceux qui engagent plus de 100 000 € peuvent aujourd’hui consacrer jusqu’à 50 % de la valeur de leur contrat en capital-investissement. » L’éligibilité à l’assurance vie accélère la démocratisation de cette classe d’actifs qui, selon le cabinet Bain & Company, devrait représenter 30 % des encours gérés dans le monde en 2032.
Réduction d’impôt sur le revenu
Investir dans des PME non cotées permet aussi aux épargnants, dans certains cas, de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu. Cet avantage fiscal, dit réduction « Madelin » ou « IR-PME », s’applique aux souscriptions en numéraire au capital de PME, quelle qu’en soit la forme (investissements directs, indirects ou intermédiés via des FCPI(6) ou FIP(6)), à condition de conserver l’investissement au moins cinq ans. En l’état actuel des textes, le taux de réduction d’impôt sur le revenu est de 18 %(7).
En fonction de son profil de risque et de son horizon d’investissement, le capital-investissement est donc un placement à considérer. S’entourer de spécialistes pour sélectionner les meilleures équipes de gestion est l’une des clés du succès de l’investissement en private equity. Pour plus d’informations sur cette classe d’actifs, votre banquier privé se tient à votre disposition pour s’assurer qu’elle est adaptée à votre profil d’investisseur et qu’elle répond bien à vos besoins et attentes.
(1) Fonds qui achètent des parts de fonds à leur émission.
(2) Performance nette des acteurs français du capital-investissement à fin 2023 – France Invest / EY (Juin 2024).
(3) Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
(4) La démocratisation de l’accès au capital-investissement – Opinion Way pour Bpifrance et France Invest – octobre 2024.
(5) Activité des acteurs français du capital-investissement – France Invest – Grant Thornton – Octobre 2024.
(6) FCPI : fonds communs de placement dans l’innovation – FIP : fonds d’investissement de proximité – ESUS : entreprise solidaire d’utilité sociale.
(7) Dans le cas des FCPI et FIP, la réduction d’impôt s’applique uniquement sur la part investie en sociétés éligibles.
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