
Accès aux soins : la solidarité nationale se met en place


Présentée au printemps par le gouvernement, la mesure de solidarité territoriale prévue dans le PACTE de lutte contre les déserts médicaux est entrée en phase de déploiement lundi. Des médecins volontaires assureront des consultations dans les intercommunalités prioritaires, à raison de deux jours par mois.
Le 25 avril dernier, le Premier ministre, François Bayrou, révélait son programme gouvernemental de lutte contre les zones médicalement sous-dotées. Une priorité visant à endiguer la désertification médicale, dont pâtiraient près de 9 millions de Français. Reposant notamment sur le déploiement « d’un principe de solidarité de l’ensemble de la communauté médicale afin de développer l’offre de soins dans les territoires les plus critiques », le dispositif démarre sa mise en œuvre progressive. Une annonce relayée le 1er septembre par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille, ainsi que par Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins.
Ainsi, les médecins participants peuvent désormais venir en renfort de leurs confrères exerçant dans les quelque 151 zones « à fort indice de vulnérabilité ». Accessibilité aux soins de médecine générale, présence de jeunes médecins, proportion de personnes en affection longue durée (ALD), distance des services d’urgences les plus proches, et niveau de vie : définies sur la base de ces 5 caractéristiques, ces bassins de vie accueillent 2,5 millions de Français qui peinent à se soigner, soit 4 % de la population.
Si les grandes lignes du fonctionnement de ces vacations avaient déjà été présentées, Yannick Neuder apportait lundi de nouvelles précisions venant concrétiser le dispositif. L’objectif consiste à mobiliser « les médecins qui disposent de temps », à l’instar des « remplaçants, retraités ou travaillant à temps partiel », pour ne « pas dépeupler un territoire », déclarait-il. D’un point de vue pratique, il est prévu que les praticiens volontaires apportent leur soutien à raison de deux jours par mois. Ces derniers se verront octroyer un forfait de 200 € par journée effectuée, qui complétera les revenus générés par les consultations. Les praticiens souhaitant prêter main forte pourront se rapprocher de l’Ordre des Médecins ou de l’ARS de la zone concernée. Quant aux patients, « ils pourront obtenir un rendez-vous rapide, avec un outil national dédié […] sans dépassement d’honoraires », précisait le gouvernement.
Il y a quelques mois, l’engagement de solidarité obligatoire avait été accueilli par les syndicats de médecins avec un certain scepticisme concernant sa faisabilité opérationnelle. Néanmoins, le ministère estime que 3 millions de consultations pourraient être réalisées grâce à cette mesure. Un premier bilan sera établi en fin d’année.
Communication à caractère publicitaire et sans valeur contractuelle.
© Crédits photos : Getty Images - Droits Réservés