
Pharmaciens : la relève s’installe, la vigilance reste de mise


L’Ordre National des Pharmaciens (ONP) vient d’éditer un nouveau bilan de la situation démographique au 1er janvier 2025. Décryptage des chiffres clés.
Fort de sa feuille de route lancée il y a 3 ans, l’organisme s’emploie à redynamiser la profession. Il y a quelques jours, il partageait son analyse de la structure démographique en 2024 et faisait le point sur les résultats des actions mises en place
75 080 inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier 2025
Premier constat : la dynamique est relancée. Au 1er janvier 2025, on dénombrait 75 080 inscrits au tableau de l’Ordre, soit une hausse pour la deuxième année consécutive (+1,7 % en 2 ans). Depuis 10 ans, la profession compte ainsi 2 927 pharmaciens supplémentaires. Par ailleurs, un passage de relai entre générations s’opère.
« Les chiffres clés de la démographie de 2024 laissent espérer un renouvellement générationnel. La proportion croissante de pharmaciens de moins de 35 ans et l’élargissement de la base de la pyramide des âges sont des signaux positifs. », rappelait Maryse Camus-Piszez, Membre du Conseil National, référente sur les questions d’attractivité et démographie, avant de mettre un bémol : « Pour autant, cette dynamique demeure fragile, ne serait-ce qu’en considérant les conséquences des quelque 1 100 places vacantes de la rentrée 2023. Ces résultats soulignent l’importance de maintenir nos efforts pour attirer et fidéliser les nouvelles générations ». L’Ordre appelle donc à la prudence et à la poursuite des efforts. En effet, le maillage officinal se fragilise. En 2024, 260 pharmacies ont fermé leurs portes. En conséquence, le nombre de pharmaciens titulaires diminue (-1,3 %). Si les places vacantes en pharmacie hospitalière sont stables, la démographie des biologistes médicaux est, elle aussi, en baisse (-10 % des effectifs sur 10 ans).
Mais alors, qui porte ce nouvel élan ?
Ce sont les pharmaciens adjoints, qui constituent 67,9 % des nouveaux inscrits à l’Ordre. « On a de nombreuses demandes venant de l’industrie ou de la répartition, qui veulent une reconversion. Il y a un effet Covid-19 et les nouvelles missions y sont aussi pour quelque chose », explique Jérôme Parésys-Barbier, représentant de cette catégorie de pharmaciens.
Depuis 3 ans, l’ONP mène une stratégie structurée autour de la démographie et de l’attractivité de la profession, notamment grâce à un modèle de projection de la population de pharmaciens jusqu’en 2050 et à des actions concertées avec les acteurs du secteur. Une journée de réflexion collective a récemment permis d’identifier de nouvelles pistes d’action, tandis que les groupes de travail poursuivent leur mobilisation sur ces enjeux clés.
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