Santé mentale des jeunes : un nouveau bilan inquiétant

L’Institut Montaigne, la Mutualité française et l’Institut Terram viennent de publier les résultats d’une étude menée sur les jeunes Français. Un quart d’entre eux présenteraient des symptômes dépressifs.

D’après le rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) qui pointait du doigt en début d’année la dégradation de la santé mentale des jeunes et recommandait « une approche préventive globale », une nouvelle enquête confirme la gravité de la situation. Déjà érigée Grande cause nationale 2025, l’enjeu sanitaire prend de l’ampleur dans l’Hexagone.

Dans la continuité de ses travaux sur la santé mentale depuis 15 ans, l’Institut Montaigne vient à son tour de publier les résultats d’un sondage réalisé en collaboration avec la Mutualité Française et l’Institut Terram. Menée auprès de 5 633 jeunes de 15 à 29 ans au printemps 2025, l’enquête a été conduite en métropole et dans les DROM.

Un mal-être plus ou moins marqué

La détresse psychologique chez les jeunes est de plus en plus prégnante : 1 sur 4 souffre de dépression. Un chiffre qui varie selon le sexe, la région, le lieu de vie ainsi que la situation sociale. Ainsi, 52 % des jeunes guyanais souffrent de dépression, contre 25 % pour la moyenne nationale. Les femmes (27 %) sont davantage concernées que les hommes (22 %). Par ailleurs, ces troubles de la santé mentale touchent 27 % des citadins, contre 20 % des ruraux. Enfin, 47 % des jeunes en situation de grande précarité sont touchés par la dépression, soit 31 points de plus que ceux qui n’ont pas de difficultés particulières. Et pourtant, 76 % des jeunes déclarent avoir déjà été sensibilisés à la santé mentale, grâce à leurs proches ou via les réseaux sociaux. Le trio met en avant l’existence de dispositifs de soutien bien souvent « fragmentés, peu identifiés et parfois inaccessibles ». Autant de freins qui expliquent pourquoi plus d’un tiers des jeunes qui ressentent le besoin de consulter ne franchissent pas le pas.

Plus inquiétant : l’enquête révèle que « près d’1 jeune sur 3 affirme avoir déjà eu des pensées suicidaires ou envisagé de se faire du mal ». En cause ? Le stress d’origine scolaire ou professionnel ressenti respectivement par 87 % des étudiants et 75 % des jeunes actifs. « L’instabilité de l’emploi accentue le mal-être : 36 % des indépendants et 31 % des chômeurs et salariés à temps partiel sont atteints de dépression, contre 23 % des jeunes salariés à temps plein », précise l’Institut Montaigne

Comment enrayer la mauvaise dynamique ?

Réduire le coût de l’accès aux soins, rendre les dispositifs d’aide plus clairs et lisibles, promouvoir les leviers de bien-être comme le sport, la culture ou les activités sociales, agir sur les causes profondes comme le harcèlement sont autant de leviers identifiés par la nouvelle génération.

Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement n’a pour l’heure avancé que des pistes générales. Les acteurs de terrain, eux, estiment qu’il est urgent de passer à des mesures concrètes.

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