Comment gérer l’écart de revenus dans un couple
Bien que les écarts de revenus entre les hommes et les femmes aient tendance à se réduire, les conjoints gagnent rarement la même chose. Ces différences peuvent résulter de choix personnels, tels que la prise en charge des responsabilités familiales ou le travail à temps partiel. Chacun doit cependant pouvoir poursuivre ses propres projets d’investissement, y compris en cas d’inégalité de revenus et de patrimoine.
Préserver les capacités d’épargne respectives
La disparité de revenus et/ou de patrimoine doit être prise en compte, surtout lorsque le couple n’est pas marié sous un régime matrimonial conventionnel, qui permet d’établir un équilibre entre les deux ou de communautariser les richesses. Idéalement, il convient d’évaluer la situation et les objectifs financiers de chacun, puis de réfléchir à la meilleure organisation pour les atteindre. « Il est essentiel de veiller à ce que chacun reste capable d’épargner, indique Matthieu Giuseffi, responsable du Pôle Conseillers en Gestion Privée à la Banque Populaire Rives de Paris. Ce premier stade consiste ainsi à identifier toutes les dépenses communes au couple et à les faire supporter par chacun, au prorata des revenus, via un compte joint. De cette manière, les capacités d’épargne respectives sont préservées ».
Investir ensemble
Cette union bancaire peut aussi servir à investir ensemble, par exemple dans un projet immobilier, par la voie de l’indivision. « Chacun est alors propriétaire à hauteur de sa contribution financière, sauf à prévoir une répartition différente dans l’acte d’acquisition, au risque de faire naître une contestation en cas de séparation, explique Matthieu Giuseffi. La SCI est également un bon outil, mais elle est tout autant voire plus engageante que l’indivision, car elle impacte la liquidité du bien ». En cas d’investissement locatif en commun, le couple devra peser les conséquences fiscales de son opération, notamment mesurer le risque d’augmenter le taux marginal d’imposition à l’IR (impôt sur le revenu des personnes physiques) et l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) au détriment de son niveau de vie.
En matière financière, la plupart des enveloppes d’investissement – PEA, assurance vie, PER – sont personnelles et individuelles. Elles ne peuvent donc pas être détenues conjointement par un couple. En revanche, le couple, quel que soit son mode de conjugalité, peut investir ensemble à travers un compte-titres joint.
Rééquilibrer pour protéger
L’écart de revenus peut nécessiter de protéger le membre du couple le moins doté d’un point de vue patrimonial. Parmi les stratégies à mettre en place, il est possible d’envisager un transfert de biens par un avantage matrimonial si le couple est marié, par donation ou testament quel que soit le régime de conjugalité. Cependant, ces deux dernières solutions peuvent s’avérer fiscalement onéreuses pour des personnes ni mariées ni pacsées. « Un contrat de prévoyance peut également être souscrit pour permettre au survivant, en cas de décès de l’assuré, de maintenir un certain niveau de vie, surtout en présence d’enfant(s). Idem pour l’assurance vie, indique Matthieu Giuseffi. Toutefois, rappelons que les bénéficiaires de ces contrats peuvent être modifiés jusqu’à leur dénouement. Cette protection n’est donc jamais définitivement acquise. À cet égard, la séparation représente un risque réel. C’est pourquoi, il est indispensable que chacun s’occupe de sa propre prévoyance ».
« Le mariage présente sans doute la protection la plus efficace du vivant des deux ex-époux en cas de décès comme en cas de dissolution du régime matrimonial. Si cette réflexion s’applique à tous les couples, elle est encore plus pertinente en cas d’écarts de richesse et de revenus », conclut Matthieu Giuseffi.
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