Mieux identifier un investissement durable avec les PAI

Avec les principales incidences négatives, les conseillers financiers sont tenus d’informer leurs clients de la prise en compte, ou non, des potentielles conséquences de leur décision d’investissement en matière de durabilité.

C’est la dernière étape des mesures prises en matière de finance durable : l’entrée en vigueur des PAI. Cet acronyme sibyllin définit les principales incidences négatives, ou Principal Adverse Impacts (PAI) en anglais. Si cette précision sémantique n’en dit pas plus sur la nature de cette nouvelle réglementation, l’Union européenne l’a définie de façon explicite. Il s’agit « des effets négatifs, importants ou susceptibles d’être importants sur les facteurs de durabilité qui sont causés, aggravés par ou directement liés aux décisions d’investissement et aux conseils fournis par l’entité juridique». En clair, les PAI définissent les conséquences que pourrait avoir une décision d’investissement en matière environnementale, sociale ou de gouvernance (ESG).

Sensibilité au développement durable

Concrètement, un épargnant ne peut désormais plus ignorer qu’en investissant dans une entreprise pétrolière, son placement va, de fait, générer un effet négatif sur l’environnement en contribuant à accentuer les gaz à effet de serre. De sorte qu’ « en prenant en compte un ou plusieurs PAI dans sa méthodologie de gestion, le gérant va veiller à ne pas investir dans des entreprises dont l’activité économique a un impact négatif sur le thème retenu par son client », souligne Loïc Montaru, responsable épargne financière pour les marchés gestion privée et banque privée chez BPCE. Si, par exemple, l’épargnant est sensible à la thématique de la préservation des terres et des océans, il devra le signifier afin que son investissement ne serve pas les intérêts de compagnies qui polluent les sols et le monde marin.

De façon pratique, avec l’entrée en vigueur des PAI, l’épargnant doit dorénavant répondre à un questionnaire de finance durable (QFD) en plus du traditionnel questionnaire d’adéquation portant sur son profil d’investisseur. « Au-delà des habituels renseignements sur ses connaissances financières ou sur son profil de risque, il doit aussi répondre à des questions sur sa sensibilité en matière de développement durable », précise Loïc Montaru. Et ainsi choisir les thèmes qui lui sont chers en matière de durabilité dans la liste des PAI suivantes, regroupées selon les critères ESG :

Mesurer l’impact de son investissement

De leur côté, chaque acteur financier est désormais tenu d’indiquer de manière claire comment les PAI sont intégrés ou non dans les processus d’investissement.
« L’investisseur pourra ainsi vérifier et surveiller régulièrement la prise en compte éventuelle de ses choix en matière ESG dans la gestion de tous les produits financiers dans lesquels il a investi », explique Loïc Montaru. Une transparence qui permettra aussi à l’épargnant de mesurer l’impact de son investissement et de mieux appréhender la réalité des enjeux de la finance durable tout en donnant du sens à son épargne.

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