Vous avez reçu votre avis d’imposition sur le revenu au mois d’août et, comme de nombreux contribuables, vous cherchez peut-être à réduire votre note fiscale avant la fin de l’année via l’investissement. Avant de céder aux sirènes d’une réduction ou d’un crédit d’impôt, vérifiez la pertinence de votre placement. 

Déterminer ses besoins et sa marge de manœuvre 

Premier préalable : connaître sa marge de manœuvre vis-à-vis du plafonnement des niches fiscales à 10 000 €⁽¹⁾. « À cet égard, une étude personnalisée permet de chiffrer la marge disponible vis-à-vis du plafonnement et d’ajuster son(ses) investissement(s) afin de rendre l’avantage fiscal pleinement effectif », rappelle Pierre-Adrien Heckler, ingénieur patrimonial chez Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne. 

Second préalable : déterminer ses besoins et sa capacité d’épargne. Cette démarche implique de se projeter dans l’avenir, tant dans sa vie familiale que dans son activité professionnelle. Enfin et surtout, « l’aspect fiscal ne doit pas être déterminant. L’investisseur doit s’interroger sur ses objectifs et ses affinités de placement, insiste Pierre-Adrien Heckler. Ses choix devront aussi tenir compte de l’horizon de placement et des caractéristiques intrinsèques à chaque investissement, notamment la liquidité, la durée d’engagement ou encore le degré de risque ».

Choisir son domaine d’investissement 

Il existe trois grands domaines d’investissement qui, en l’état actuel des textes légaux, permettent d’alléger son impôt : l’immobilier, le capital-risque et les produits retraite.  

En immobilier, l’investisseur a le choix entre plusieurs solutions pour réduire le montant de son impôt ou en abaisser l’assiette⁽²⁾ : dispositifs Denormandie, Malraux, Monuments historiques, SCPI fiscales… Généralement, ces investissements sont assortis d’une durée d’engagement de détention de 6 à 15 ans. 

Le capital-risque consiste, lui, à prendre des participations dans des entreprises non cotées et regroupe plusieurs dispositifs⁽³⁾ : 

• le « Madelin » permet de souscrire en direct au capital de PME, d’entreprises solidaires d’utilité publique (ESUS), de sociétés foncières solidaires, de jeunes entreprises innovantes (JEI) et de rupture (JEIR) ou par l’intermédiaire de fonds communs de placement à risques de type FCPI, FIP Corse et FIP outre-mer ; 

• les Sofica collectent des fonds privés pour financer la production cinématographique et audiovisuelle ;  

• les investissements Girardin, dont ceux à caractère industriel, financent, eux, les investissements productifs des entreprises des Dom-Com. Ces deux derniers placements permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt plus importante avec un montant plafonné à 18 000 € contre 10 000 € pour les autres⁽⁴⁾. 

Enfin, la capitalisation pour la retraite permet de jouer sur l’assiette de calcul de l’impôt sur le revenu grâce à la déductibilité, sous conditions, des cotisations versées sur le plan d’épargne retraite (PER)⁽³⁾ ou les anciens produits qui l’ont précédé. 

« Rapprochez-vous de votre conseiller, qui procèdera à un audit de votre stratégie patrimoniale et vous aiguillera dans vos choix d’investissements de défiscalisation », conclut Pierre-Adrien Heckler. 

Exemple de plafonnement des niches fiscales (encadré) 

Un couple avec un enfant (2,5 parts) : 

• revenu net global 2025 : 120 000 € ; 

• impôt sur le revenu (IR) 2025 théorique : 20 813 €. 

Dépenses : 

• emploi d’un salarié à domicile : 4 000 €, crédit d’impôt de 2 000 € ; 

• frais de garde d’enfants hors domicile : 2 000 €, crédit d’impôt de 1 000 € ; 

• don à la Croix Rouge : 1 000 €, crédit d’impôt de 750 € ; 

• investissement Pinel réalisé en 2020, réduction d’impôt de 3 800 €/an. 

Avec un total de réduction/crédit d’impôt de 7 550 €, le couple dispose d’une marge de défiscalisation de 3 200 € pour 2025 (le don à la Croix Rouge n’entrant pas dans le calcul du plafonnement des niches fiscales). 

Bon à savoir : Depuis le 1^er janvier 2025, vous ne pouvez plus faire de nouvel investissement locatif sous le régime Pinel. Toutefois, si vous avez réalisé votre investissement avant cette date, vous continuez à bénéficier d’une réduction d’impôt sous conditions. 

(1) 18 000 € dans les cas légaux limitativement définis.
(2) Comparatif de différents dispositifs d’investissement ou de dépenses immobilier(ères) procurant un avantage fiscal à l’impôt sur le revenu (IR)
(3) Comparatif des investissements ou dépenses procurant un avantage fiscal au titre de l’impôt sur le revenu (IR)
(4) En l’état actuel des textes légaux.