
Études supérieures : et si tout commençait par une épargne bien pensée ?

Frais de scolarité, logement, vie étudiante… Les études supérieures peuvent représenter un investissement important. En anticipant leur financement grâce à des solutions adaptées, vous accompagnez vos enfants vers l’avenir en toute sérénité.
Avec un coût moyen annuel de 3 000 € dans le secteur public et entre 6 000 € et 18 000 €(1) dans le secteur privé, les études supérieures des enfants coûtent cher. Une bonne raison pour anticiper leur financement.
Soutenir ses enfants majeurs : un devoir reconnu, des avantages possibles
Accompagner son enfant dans la poursuite de ses études, c’est un geste à la fois naturel et structurant. C’est lui permettre de se concentrer sur son avenir, de faire ses choix sereinement et de gagner peu à peu en autonomie.
Ce soutien parental est également reconnu par la loi : il s’inscrit dans le cadre de l’obligation alimentaire, qui prévoit que les parents continuent à subvenir aux besoins de leurs enfants, même une fois majeurs, tant qu’ils ne sont pas en mesure d’assumer seuls leur quotidien. Mais il est aussi possible de concilier cet accompagnement familial avec une gestion intelligente de votre fiscalité.
Si votre enfant majeur n’est plus rattaché à votre foyer fiscal, vous pouvez déduire de vos revenus une partie des dépenses engagées pour ses études (frais de logement, scolarité, transports, etc.).
En 2025, au titre des revenus 2024, si votre jeune majeur vit sous votre toit, la déduction est plafonnée à 4 039 € par enfant majeur sans justificatif ou à 6 794 € sur justificatifs. Ces montants sont doublés si l’enfant est marié, pacsé ou chargé de famille. Le plafond de 6 794 € s’applique également s’il loue une chambre d’étudiant ou si vous mettez un logement à sa disposition. Lorsque les parents forment deux foyers fiscaux, chacun d’eux est susceptible de déduire ce même montant.
De son côté, le jeune majeur détaché doit déclarer comme un revenu le montant déduit par ses parents. « Si ces avantages en nature ne constituent pas des donations, en présence de plusieurs enfants, il est vivement recommandé aux familles de tenir des comptes pour éviter de potentiels conflits au sein de la fratrie, surtout en cas de disproportion marquée entre les facilitées accordées aux uns et aux autres », conseille Franck Gomila, Responsable du Pôle Gestion Privée de l’Essonne chez Banque Populaire Rives de Paris.
Anticiper avec l’assurance vie ou le contrat de capitalisation
« Pour constituer une épargne longue, l’assurance-vie présente de nombreux intérêts, explique Franck Gomila. Les parents ouvrent un contrat en leur nom, l’alimentent régulièrement avec des versements programmés et, le moment venu, puisent dans cette enveloppe pour financer les études supérieures. Idéalement, les parents ouvrent le contrat dédié à ce poste 8 années avant d’engager cette dépense. De la sorte, il bénéficie de l’antériorité fiscale maximale et donc d’une fiscalité intéressante sur les gains ». En cas de retrait partiel, seule la quote-part de la valorisation réputée constitutive du montant du retrait est fiscalisée(2). Et en cas de rachat total, c’est l’ensemble de la valorisation du contrat qui est alors fiscalisée. Après 8 ans d’ancienneté, l’impôt sur le revenu s’applique au taux de 7,5% après un abattement de 4 600 € pour un célibataire et de 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune. La fiscalité grimpe à 15 % entre 4 et 8 ans d’ancienneté et à 35 % si le contrat a moins de 4 ans, et ce, sans abattement, sauf option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. « Si jamais l’enfant ne poursuit pas d’études ni longues ni onéreuses, l’épargne ainsi constituée reste entre les mains des parents qui peuvent l’affecter à un autre projet. En cas de décès des parents, les capitaux iront aux bénéficiaires préalablement désignés », indique Franck Gomilla.
Les parents peuvent également souscrire un contrat de capitalisation, dont les sommes versées peuvent être investies sur un fonds en euros et/ou des unités de compte, et accumuler les gains sur le long terme. Ce contrat présente les mêmes caractéristiques fiscales qu’un contrat d’assurance vie en cas de retraits partiels ou rachat total. En revanche, au décès du parent souscripteur, le contrat de capitalisation ne se dénoue pas comme l’assurance vie et entre dans la succession sur laquelle l’enfant ou les enfants ont des droits.
Donner à votre enfant les moyens de s’autofinancer
Autre option : permettre à vos enfants de disposer de leur propre épargne pour financer à terme leurs études. « Les livrets – livret jeune(3), livret A, constituent les premières briques de cette épargne, explique Sébastien Nourry, Directeur du Marché des Particuliers, de l’Assurance et de la Prévoyance des Banques Populaires.
Dernier né : le Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC) est spécifiquement dédié aux jeunes pour soutenir la transition écologique. Il est en effet réservé aux personnes physiques âgées de moins de 21 ans, mais peut être ouvert dès la naissance par les responsables légaux. Les versements y sont plafonnés à 22 950 € (comme le livret A) et les gains sont défiscalisés. Les fonds sont bloqués pendant 5 ans et jusqu’à la majorité du titulaire, sauf cas de déblocage anticipé prévu par la loi(4) ». Au sein des Banques Populaires, le PEAC prend la forme d’un contrat de capitalisation investi dans le développement durable.
Une autre possibilité est de souscrire un contrat d’assurance vie au nom de votre enfant mineur et assuré, en respectant toutes les contraintes spécifiques liées à la minorité du souscripteur. En ce cas, il s’agira d’un contrat d’assurance vie dit à capital différé contre-assuré.
Le contrat de capitalisation peut là encore, être une solution simple à mettre en place et être souscrit au nom de l’enfant mineur. À sa majorité, l’enfant devenu adulte pourra effectuer un(des) retrait(s) partiel(s) ou un rachat total afin de financer tout ou partie de ses études, sur le même modèle qu’un contrat d’assurance vie dont il est l’assuré.
Bénéficier d’abattements fiscaux cumulables
« Les parents alimentent ces différentes enveloppes au gré des occasions comme les anniversaires, les fêtes de fin d’année, en veillant à ce que ces versements restent des présents d’usage, rappelle Franck Gomila. Si les montants sont élevés et décorrélés d’une telle occasion, ils constituent des libéralités qu’il convient de déclarer à l’administration fiscale pour bénéficier des abattements fiscaux au plus tôt ». Plusieurs abattements sont en effet susceptibles de s’appliquer : les abattements de droit commun de 100 000 € de parent à enfant et de 31 865 € de grand-parent à petit-enfant, ainsi que l’abattement spécifique pour don de sommes d’argent d’ascendant à descendant – dit Sarkozy – de 31 865 €. Ces deux types d’abattements sont renouvelables tous les 15 ans. Il faut garder à l’esprit que ces libéralités ont des incidences au décès du donateur. En dehors des présents d’usage, elles seront prises en compte lors de la succession du défunt-donateur, qui a pu exprimer sa volonté d’une relative égalité entre les héritiers et, notamment, entre ses enfants. Les effets de ces libéralités pourront être organisés du vivant du donateur en se rapprochant de son notaire.
La souplesse du crédit
Si ces solutions d’épargne n’ont pu être mises en place ou risquent de ne pas suffire aux besoins de financement des études de vos enfants, il reste le crédit. « Grâce à leur grande variété, les prêts étudiants s’adaptent aujourd’hui à tous types de profils, avec différentes options de remboursement, indique Sébastien Nourry. Les montants accordés varient en fonction du cursus, des besoins et des ressources. Certains peuvent même désormais être souscrits sans caution personnelle(5). Ces solutions offrent aussi une alternative au déblocage de l’épargne longue, quand il est préférable de la laisser investie ».
Avec ou sans préparation, nous vous invitons à vous rapprocher de votre conseiller dédié. Il vous aidera à bâtir la stratégie la plus adaptée à votre situation patrimoniale.
(1) https://www.campusfrance.org/fr/cout-etudes-superieures-france-frais-inscription
(2) Si plusieurs retraits partiels sont effectués pour des montants au moins identiques, seule la quote-part de valorisation réputée constitutive de chaque montant retiré augmente et peut être sujette à fiscalité sur le revenu. Cette assiette fiscale augmentant est imposée, soit par un prélèvement forfaitaire libératoire dégressif selon des durées de détention, soit sur option au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Toutefois, à partir de 8 ans, un possible abattement annuel forfaitaire vient réduire mécaniquement cette assiette et peut aboutir à une absence d’imposition.
(3) Avoir entre 12 et 25 ans.
(4) Plan d‘Epargne Avenir Climat : un placement dédié aux jeunes pour soutenir la transition écologique
(5) Prêt étudiant : financer ses études avec un crédit et un taux adaptés
Vous pourriez aussi être intéressé par
Financer le secteur de la défense, un enjeu de souveraineté
Piloter votre épargne en toute sérénité pendant vos congés d’été
Travailleurs non salariés : pourquoi souscrire une prévoyance individuelle ?
Investir dans l’intelligence artificielle, mode d’emploi
Acheter un bien immobilier : en direct ou via une SCI ?
Un contexte favorable à la gestion active de portefeuille